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SEMAINE DE LA POP PHILOSOPHIE 2014

SAISON VI

MARSEILLE

DU 20 AU 25 OCTOBRE 2014

Lieux

MuCEM

Galerie MAD

BMVR Alcazar

Montévidéo

Galerie Lafayette

Centre de la Vieille Charité

Bar rock La Maison Hantée

Musée d'Histoire de Marseille

Musée d'Histoire Naturelle de Marseille

Théâtre National de la Criée

FRAC PACA

Chapelle de la Vieille Charité

MaMO

PROGRAMME 2014

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  • LUNDI 20 OCTOBRE, MuCEM, Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée 7 promenade Robert Laffont – 13002 Marseille

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19H - PHILOSOPHIE DES SITES DE RENCONTRES // Rencontre avec Marc Parmentier (philosophe), Fred Pailler (sociologue), Catherine Lejealle (sociologue, professeur associé à l’ESG management school).

 

Les sites de rencontres sur internet, dont la fréquentation s’élargit et se banalise, ont jusqu’à présent suscité l’intérêt des sociologues mais n’ont pas encore fait l’objet d’une analyse philosophique, à la différence d’autres univers virtuels. Un site de rencontres ne se présente pas comme un univers virtuel mais au contraire comme un outil de communication très efficace, dont le marketing vante et même quantifie les performances bien réelles. Pourtant l’inscription à tel site se fait par le biais d’un « pseudo », les échanges s’initient donc toujours par une phase virtuelle; bon nombre n’aboutissent pas à une rencontre physique. Pourtant le caractère virtuel de la communication n’affecte en rien l’intensité des affects très contrastés qu’elle suscite. Ce paradoxe constitue le fil conducteur de l’analyse. Quel est le ressort des affects réels générés par des interactions virtuelles sur un site de rencontre?

 

L’objectif est d’analyser la phase virtuelle des interactions sur les sites de rencontres, et de le faire grâce aux analyses des philosophes classiques, apparaissant en particulier dans les Traités des passions. La thèse est en effet que la philosophie mécaniste du XVIIème siècle ainsi que le dualisme d’inspiration cartésienne opèrent une réinvention de la virtualité (en opposition avec la virtualité scolastique), visible notamment dans les théories de perception et la physique des passions. La philosophie classique met ainsi en place un cadre théorique permettant de décrire des phénomènes virtuels au sens contemporain du terme, l’âme apparaissant capable d’éprouver des sensations indépendamment de la situation du corps (par exemple une douleur dans un membre amputé, pour citer un exemple célèbre analysé par Descartes). L’analyse peut dès lors aborder quatre interrogations:

l’articulation entre le désir et son objet envisagée successivement:

  • à la lumière des leçons de la philosophie morale classique et des traités des passions;

  • de la psychanalyse freudienne (mettant en avant la notion de pulsion);

  • de la notion d’objet transitionnel (élaborée par D. Winnicott et appliquée à internet par Sherry Turkle);

 

les paradoxes de la communication sur les sites de rencontres, où l’aspiration à la sincérité côtoie la défiance et la mauvaise foi induites par le système;

les paradoxes de l’identité sur un site de rencontres : la construction d’une image (séduisante) de soi est-elle un masque ou au contraire est-elle constitutive de l’identité?

 la morale des sites de rencontres : ceux-ci font-ils surgir de nouveaux dilemmes moraux?

 

L’analyse conduit à opposer les sites de rencontre aux autres univers virtuels.

Un site de rencontres ne se présente pas comme un univers virtuel fermé sur lui-même et séparé de la vie réelle (comme l’est un jeu vidéo) bien qu’on puisse en faire un usage ludique. Les internautes en communication peuvent dès lors se faire des représentations très disparates et même opposées de la teneur de leurs échanges, interprétés tantôt comme des interactions sérieuses tendant vers le réel, tantôt comme des interactions ludiques tendant vers l’imaginaire. Sur un site, cette indécision entre réel et imaginaire s’étend à l’identité des internautes: la relation entre l’internaute et son profil semble plus complexe que celle qui relie un adepte des jeux vidéo à son « avatar ».

 

Sur un site de rencontres, le dévoilement de son identité peut être indéfiniment repoussé, grâce à la protection que constituent le pseudo, l’anonymat et la tentation de mauvaise foi qu’ils induisent. Il est donc possible d’engager une communication sans décider a priori s’il s’agit d’une communication « sérieuse » ou « ludique » et rien n’exclut que l’évolution de l’échange lui-même ne rétroagisse sur la nature de la démarche et ne la détermine a posteriori. Le jeu avec sa propre identité s’éclaire par l’histoire de la notion d’identité personnelle, dissociée de l’identité substantielle (Locke et les empiristes), pour la rattacher exclusivement à la personne et à la conscience. Il est dès lors concevable, comme le suggèrent les analyses récentes des sociologues de l’identité, que le jeu spéculaire entre soi et l’image de soi (que les autres renvoient ou qu’on décide de montrer aux autres) soit constitutive de l’identité personnelle. Mais c’est également d’un jeu de cette nature que dérive, selon certains philosophes (en particulier Adam Smih et son « spectateur impartial ») la conscience morale et l’intériorisation des normes sociales. Dès lors un site de rencontres ne peut plus seulement apparaître comme un espace où interdits et inhibitions seraient purement et simplement levés. Tout au contraire, le chevauchement entre postures sérieuses et postures ludiques fait naître des dilemmes moraux relevant d’une casuistique inédite.

 

Marc Parmentier

 

  • MARDI 21 OCTOBRE Galerie MAD : 30 boulevard Chave – 13005 Marseille

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19H SOIRÉE TÉLÉ // En partenariat avec l’École Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée

 

PHILOSOPHER AVEC LES SÉRIES TÉLÉ... // Rencontre avec Thibault de Saint-Maurice (philosophe et chroniqueur sur France Inter)

 

Depuis ses débuts, la philosophie a su identifier le divertissement comme son plus grand ennemi. Platon ne concevait une cité idéale que débarrassée des poètes qui pouvaient la ramollir, Pascal voyait dans les jeux et les spectacles le meilleur moyen de ne pas faire retour sur soi-même, Rousseau voulait fermer les théâtres, Arendt accuse le loisir de détruire la culture véritable et Adorno y voit la dernière ruse de l’industrie et du marché pour conquérir les derniers recoins de nos imaginaires.

 

Une figure courante de ce mépris des philosophes pour le divertissement tourne autour de la critique de la télévision et de la délégitimation culturelle et esthétique de ses œuvres. Pour toutes ces raisons, il y a donc assez peu de chance que les série télé trouvent grâce aux yeux des philosophes.

 

Et pourtant, depuis 5/6 ans c’est tout l’inverse qui semble se passer. Plusieurs essais ont paru, des universitaires unanimement reconnus et respectés participent à des colloques sur les séries télé et on croit même assister à la mise en place de nouveaux concepts originaux, en esthétique ou en morale par exemple, immédiatement issus de ces études.

 

Que penser ? Est-ce une simple mode ou la découverte d’un nouveau territoire pour la philosophie ? Qu’y a-t-il de si important dans ces séries, qui puissent venir stimuler, rafraîchir voire renouveler la pensée philosophique ?

 

Thibault de Saint-Maurice

 

A MÉCHANT, MÉCHANT ET DEMI La méchanceté dans trois séries américaines // Rencontre avec François Jost (professeur à la Sorbonne Nouvelle - Paris 3, sémiologue)

 

Parmi toutes les nouveautés qu’ont pu apporter les séries américaines depuis quelques années, il en est une qui ne laisse pas d’étonner les spectateurs français y compris les plus « sériephiles » : la présence dans les séries de « méchants » en position de héros, comme Al Swearengen dans Deadwood, Dexter dans la série éponyme ou Walt dans Breaking Bad.

L’analyse de ces séries permet d’abord de construire une axiologie du mal récurrente, qui définit des degrés du mal, dont le moindre relève de la vengeance et le pire est l’infanticide. Au-delà de cette gradation, très vite se pose la question, non seulement de savoir ce qui définit la méchanceté, mais qui la définit et quelle est la fonction sociale du mal.

 

Juger cette fonction amène à interroger deux questions philosophiques posées par les trois séries étudiées : l’opposition entre la liberté et le déterminisme (« nul n’est méchant volontairement », disait Platon) et le paradigme moral à adopter pour juger les actes des personnages : doit-on opter pour un point de vue déontologique, une morale du devoir, ou une morale utilitariste ? Nul doute que, sur ce point, la façon dont sont regardées ces séries dépende très largement du contexte culturel de la réception et que l’appréciation de la villainy diffère aux USA et en France.

 

François Jost

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LA PHILOSOPHIE DANS GAME OF THRONES : FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MEURTRES // Rencontre avec Marianne Chaillan (professeur de philosophie)

 

Attention  SPOILER !  La  série  la  plus  médiatique  au  monde  avec  ses  18  millions  de téléspectateurs par épisode, la série qui fait subir des pannes informatiques à la chaîne qui la distribue en raison du trop grand nombre de demandes des internautes, la série la plus téléchargée illégalement de tous les temps, cette série dont chaque nouvel épisode suscite l’effroi et la stupeur des fans pris entre enthousiasme et sentiment d’horreur, cette même série qui nous parle de dragons, de marcheurs blancs, de Mur, de trahisons, de politique, d’inceste et de meurtres est en fait… gorgée de philosophie ! Réflexion sur la morale, sur la politique, sur la religion, méditation de la mort ou de la question du genre, les passerelles ne manquent pas qui unissent le royaume de Westeros à celui de la philosophie. Oui, bien plus que les Targaryen, les Baratheon, les Lannister ou les Stark, le véritable monarque des sept couronnes n’est autre que la philosophie ! Notre conférence aura pour objet de mettre en évidence cette dimension philosophique de la saga de Georges R.R. Martin – et de trouver là l’une des clés de son immense succès ?

 

Marianne Chaillan

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  • MERCREDI 22 OCTOBRE BMVR Alcazar : 58 Cours Belsunce – 13001 Marseille

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14H JOURNÉE POP MATHÉMATIQUES // Une coproduction Rencontres Place Publique et BMVR Alcazar

 

 

Cette journée est placée sous la direction de Gérard Berry, professeur au Collège de France, directeur de la chaire « Algorithmes, machines et langages ».

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EMPORTES PAR LA FOULE // Rencontre avec Bertrand Maury (mathématicien)

 

Les systèmes de particules en interaction ont excité depuis des lustres la curiosité de nombreux physiciens, mécaniciens et mathématiciens. Plus récemment, certains se sont posés la question : les foules humaines peuvent-elles constituer un tel objet d’étude scientifique ?

Plus précisément, il est naturel de se demander si les outils développés pour les systèmes de particules «passives», soumises à l’action de forces naturelles, peuvent être adaptés au cas où chaque entité est un individu conscient et actif au milieu d’une foule, individu qui cherche à atteindre un certain objectif en tenant compte des personnes voisines et de la connaissance qu’il a de la situation globale.

Au-delà du caractère choquant de cette vision réductrice et asséchante, propre à la démarche de modélisation mathématique, nous tenterons de montrer qu’une formalisation des différents phénomènes qui paraissent conditionner le mouvement d’un individu au milieu d’une foule réelle permet de mieux appréhender l’évolution de la foule dans sa globalité, et ainsi guider la conception de bâtiments publics (taille et nombre des issues, mise en place d’obstacles permettant de fluidifier l’évacuation). Nous montrerons en particulier que des principes mathématiques simples (et parfois d’autres moins simples), permettent de comprendre certains phénomènes observés, comme l’évacuation par vagues successives d’une foule dense au travers d’une porte trop petite, ou le fameux «Faster is Slower Effect», qui exprime en creux le fait que le ralentissement de certains individus peut contribuer à la fluidification de l’ensemble.

 

Bertrand Maury

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LE TEMPS, DE LA PHYSIQUE À L’INFORMATIQUE ET À LA MUSIQUE: COMMENT EN PARLER? // Rencontre avec Gérard Berry (professeur au Collège de France)

 

Le temps a toujours été une énigme physique plus qu’un souci mathématique : la ligne du temps indexée par les nombres réels a longtemps suffi à le formaliser. Le langage parlé est lui très approximatif et poétique, avec ses « longues minutes » et « à tout bout de champ ».

Mais l’informatique doit en avoir une vision à la fois plus variée et plus précise : le temps peut y être physique ou logique, continu ou discret, linéaire ou arborescent, régulier ou irrégulier, local ou global, synchronisé ou non synchronisé, vu à différents niveaux d’abstraction, etc. De plus, des pseudo-temps peuvent être engendrés par la répétition d’événements quelconques : « marcher 10 mètres » ou «marcher 10 pas » peuvent et doivent se traiter exactement comme « marcher 10 secondes ».

La même chose se produit en musique : le temps logique des noires et croches de la partition ne doit être pris à la lettre dans l’exécution, car ce sont les subtiles inégalités rythmiques qui produisent la pulsation ou le swing. De plus, le temps de la composition n’est pas le même que celui de l’exécution, et un compositeur passe paradoxalement moins de temps à écrire la musique lente que la musique rapide. Le temps de l’exposé sera consacré à ces différentes visions du temps, à leurs logiques, et à leurs formalisations mathématiques.

 

Gérard Berry

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RUGBY QUANTIQUE // Rencontre avec Etienne Klein (physicien)

 

Le rugby est le contraire de la physique. Cette affirmation mérite une explication : un philosophe des sciences, Alexandre Koyré, a écrit que « le pari de la physique moderne, c’est qu’on peut expliquer le réel par l’impossible », c’est-à-dire grâce à des lois qui semblent a priori contradictoires avec l’observation.

Par exemple, la véritable loi de la chute des corps dit que tous les corps tombent à la même vitesse, quelle que soit leur masse, et pourtant chacun voit bien que les corps lourds tombent plus vite que les corps légers. Le pari du rugby apparaît comme l’envers de celui de la physique : il est non pas d’expliquer le réel par l’impossible mais de démontrer l’impossibilité de l’impossible par le réel : un ballon arrive dans les mains d’un joueur et tout d’un coup, il semble prendre une valeur infinie, ce ballon, car dans l’espoir féroce de s’en saisir des types dont les masses flirtent avec le quintal tombent sur le malheureux.

Et sans qu’on comprenne bien comment, il parvient pourtant à faire une passe miraculeuse ou à exécuter un drop… A priori, cela semble rigoureusement impossible, mais puisqu’il l’a fait, c’est que ce n’était pas tout à fait impossible... D’un geste, il démontre donc dans le réel l’impossibilité de l’impossible...

 

Etienne Klein

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  • MERCREDI 22 OCTOBRE Montévidéo, créations contemporaines : 3, impasse montévidéo 13006 Marseille

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18H - POP MUSIC ET THÉORIE : SUR QUELQUES MODÈLES DE RÉFLEXIVITÉ POP // Rencontre avec Agnès Gayraud (philosophe) dans le cadre des mercredis de Montévidéo

 

Musique légère, musique facile, musique « de jeunes » ou jugée régressive, la pop music semble se tenir à bonne distance de tout esprit de réflexion. Réputée pauvre – à quelques exceptions près – sur le plan des compositions, elle porte en plus les stigmates de la société industrielle : entre le matraquage médiatique et la standardisation publicitaire de ses « produits », nous sommes peu encouragés à la comprendre comme un art.

Les gens sérieux la traitent de préférence comme un phénomène socio-culturel, et ceux qui l’aiment se méfient de toute entreprise de légitimation par une théorie qui lui apposerait « d’en haut » des concepts plus grands et plus dignes qu’elle. Prendre la pop au sérieux, ne serait-ce pas, comme l’écrivit un jour le critique Michka Assayas, trahir « la nature essentiellement indicible et surtout passagère de l’émotion qui étreint l’auditeur » ? Nier au fond « l’évidente désinvolture qui sous-tend les vrais miracles de la musique populaire » ?  Pourtant,  depuis qu’elle se reconnaît une histoire, des lignes esthétiques, des mouvements et des gestes, la pop pense et se pense. Elle réfléchit dans ses œuvres le mystère supposé de son immédiateté, s’ingénie à crypter ses évidences.

Si elle entretient un rapport esthétique fondamental à l’instantanéité, elle est tributaire des moyens d’une rationalité technique : enregistrement, diffusion, promotion... Cette rationalité structurelle contredit la spontanéité même dont elle se réclame, tout en rendant son expression possible. « Moins est naïve la conscience esthétique, et plus haute est la cote de la naïveté », écrivit un jour Adorno. Si la musique pop se pique d’innocence, elle est peut-être l’art le moins innocent de l’histoire. On poussera plus loin l’hypothèse : et si, d’Elvis Presley à Rihanna, se tramait sous l’apparence légère des hits la critique de la rationalité la plus ambiguë et la plus fascinante de ces soixante dernières années ?

 

Agnès Gayraud

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  • JEUDI 23 OCTOBRE Galeries Lafayette : 40 à 48 rue Saint Ferréol – 13001 Marseille

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16H - FAIRE SES COURSES // Rencontre avec Martyne Perrot (sociologue)

 

Faire ses courses est une activité dont la banalité est trompeuse. Indispensables, car dans nos sociétés il faut s’approvisionner pour se nourrir, généralement étudiées sous le seul angle de la consommation, les courses alimentaires en disent long sur nos modes de vie, nos hiérarchies sociales, nos relations familiales et conjugales ou encore nos conceptions morales du bon, du sain, du raisonnable. Entre loisirs et corvées, espace public marchand et sphère domestique privée, elles imposent leur régularité, leurs rythmes, celui des saisons comme celui des promotions, et leurs itinéraires balisés. Des linéaires de grande surface au marché dominical en passant par le dépannage, les manières de faire nos courses redistribuent les rôles entre hommes et femmes, mettent en scène nos comportements envers les enfants,  se soumettent aux habitudes culturelles et aux nécessités économiques.

En dépit de la massification des consommations alimentaires, nos achats nous révèlent et nous distinguent. Et l’on découvre combien le fameux « panier de la ménagère », régulièrement soupesé par les économistes experts, contient aussi son poids d’amour, de souci, de menus plaisirs ou de frustrations.

 

Martyne Perrot

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Centre de la Vieille Charité - cipM : 2, rue de la Charité – 13002 Marseille

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18H - APPROCHE PHÉNOMÉNOLOGIQUE DE LA CONFUSION Pour une post-pop philosophie // Rencontre avec Jacques Sojcher (philosophe)

 

« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » (Dixit Boileau). Mais qu’est-ce que concevoir ?

Qu’est-ce qu’un concept qui conçoit ?

Et ce qui se conçoit s’énonce-t-il vraiment clairement ?

A l’obscurité persistante dans ce qui est conçu, s’ajoute l’obscurité résistante dans l’énonciation.

Revaloriser  la confusion, la doxa, l’apparence, l’erreur est aujourd’hui politiquement incorrect. C’est douter de l’idole «communication».

La post-pop philosophie se moque aussi de la mode de la pop philosophie. Elle rend à la pensée son pouvoir d’égarement.

 

Jacques Sojcher

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Bar rock La Maison Hantée :10, rue Vian – 13006 Marseille

 

20H - RADIO OCCULTE // Rencontre avec Philippe Baudouin (philosophe, chargé de réalisation à France Culture)

 

Et si la radio était en mesure de nous faire entendre d’autres mondes ? Et si le simple fait de tourner le bouton de son transistor permettait de faire surgir des fantômes dans son salon ou bien de communiquer avec d’autres planètes ? La radio et, les autres dispositifs destinés à électriser la parole sont des « machines à fantômes ».

L’expression du philosophe Günther Anders est ici à prendre au pied de la lettre. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, les inventeurs du phonographe, du téléphone ou de la télégraphie sans fil qui deviendra plus tard la radio, ont, pour la plupart d’entre eux, pratiqué le spiritisme et mené, en parallèle de leurs travaux bien connus, des recherches dans le domaine des sciences psychiques. Dès lors, il existerait une consanguinité originelle entre ces machines parlantes et les phénomènes dits occultes. Oliver Lodge parvint-il à réunir, par le biais des ondes, les conditions d’une transmission télépathique ? Thomas Edison réussit-il à enregistrer la voix des morts à l’aide de son nécrophone ? Nikola Tesla entendit-il grâce à son télégraphe des signaux venus de Mars ? À partir de certains récits d’expériences menées à l’aide de dispositifs de communication à distance, nous tenterons ainsi de faire entendre l’imaginaire porté par les spectres magnétiques de la «radio occulte».

 

Philippe Baudouin

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  • VENDREDI 24 OCTOBRE Musée d’Histoire de Marseille : 2, rue Henri-Barbusse – 13001 Marseille

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17H30 - LES MYSTÈRES DE MARSEILLE Par le prisme de la modernité // Rencontre avec Françoise Gaillard (historienne des idées)

 

Rien plus que la grande ville ne se prête autant à imaginer qu’il y a dans la modernité, dont elle est l’incarnation, un fond de primitivité ; qu’il y a au cœur de cet espace ouvert et prétendument rationalisé, un autre monde qui est comme son envers. Un monde où le familier laisse voir derrière le masque, la réalité monstrueuse. Un monde souterrain qui double celui que l’on habite, où se trament toutes sortes de complots et s’élaborent des conspirations.

Le développement exponentiel de la ville au XIXe siècle avec les peurs qu’il a fait naître, a excité les fantasmes et les paranoïas conspirationnistes. Un genre littéraire fera ses choux gras de cette mysterymania : le roman des mystères de la ville. Paris, Londres, Lisbonne… eurent le leur. Marseille ne manque pas à la liste.

 

Françoise Gaillard

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Musée d’Histoire Naturelle de Marseille :Palais Longchamp - (aile droite) 13004 Marseille

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19H - PET PHILOSOPHY – PET SCANNING // Rencontre avec Vinciane Despret (philosophe) et Robert Maggiori (philosophe et journaliste à Libération)

 

La frontière entre les animaux humains et les animaux non humains, dit-on aujourd’hui, subit des modifications assez remarquables.  Les vieilles rengaines de l’exceptionnalisme humain semblent donc, enfin, perdre de leur puissance mobilisatrice ou fascinatoire. Ces changements ont des répercussions perceptibles sur les relations avec les animaux familiers. Mais, pourrait-on également suggérer, les animaux familiers auraient peut-être activement contribué à ces transformations qui touchent une bonne part des espèces, ils auraient en quelque sorte joué le rôle de médiateurs, de facilitateurs ou encore d’êtres transitionnels.

Les « pet », bénéficiaires ou inducteurs de ces modifications de statut et de cette « personnification » croissante des animaux non-humains ? La question autorise sans conteste les deux hypothèses : elle l’autorise d’autant plus si on observe comment les chats, les chiens ou les perroquets mobilisés par les pratiques expérimentales, ne cessent de passer d’un registre à l’autre et comment ils explorent, avec leurs chercheurs humains, une multiplicité étonnante d’identités « personnelles » inédites.

 

Vinciane Despret

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  • SAMEDI 25 OCTOBRE, FRAC PACA : 20, boulevard de Dunkerque – 13002 Marseille

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14H30 - PHILOSOPHIE DE LA SÉDUCTION // Rencontre avec Sinziana Ravini (écrivain, curatrice et enseignante à Paris 1 – Panthéon-Sorbonne)

 

« Toutes les femmes sont fatales ; on commence par leur devoir la vie, elles finissent par causer notre perte », considérait l’écrivain Antoine Blondin au siècle dernier, et depuis les choses n’ont pas beaucoup avancé. La femme désirante est par définition fatale, castratrice, comme le mot « seducere » l’indique, elle nous détourne du droit chemin. Mais ne pourrait-on pas envisager une femme, désirante et désirable, qui s’extirperait de ce discours phallo-logocentrique ? « Une femme vitale », qui s’arracherait du carcan de la peur et de la négation, des thèses dénonciatrices de Laura Mulvey et d’autres philosophes, qui ont vu la femme fatale comme une projection masculine ? Innana, la déesse mésopotamienne de la séduction et du désir, représentait dans une société patriarcale la responsabilisation du pouvoir sexuel des femmes, un pouvoir qui passait par la construction et l’affirmation plutôt que par le pouvoir symbolique de la castration. Sinziana Ravini trace l’histoire des « femmes vitales » et propose une autre philosophie de la séduction.

 

Sinziana Ravini

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Chapelle de la Vieille Charité :2 Rue de la Charité – 13002 Marseille

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16H: Avec la complicité de ENSAV-La Cambre, le Musée des Arts décoratifs et de la Mode château Borely et de la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode

 

  • PREMIÈRE PARTIE : MODE ET PHILOSOPHIE - L’ESPRIT DU TEMPS

 

MODE ET PHILOSOPHIE : PENSER LA SURFACE ET SES REVERS

Rencontre avec Marie-Aude Baronian (philosophe)

 

ÊTRE À LA MODE OU AVOIR DU STYLE ?

Rencontre avec Sophie Chassat (philosophe)

 

POUR UNE MÉTAPHYSIQUE DE LA MODE

Rencontre avec Virginie Devillers (historienne de l’art, professeur de philosophie) suivie d’un échange avec Jacques Sojcher (philosophe)

MaMo :

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21H30: Centre d’art de la Cité Radieuse, 280 Boulevard Michelet – 13008 Marseille

 

  • DEUXIÈME PARTIE : SOIREE MODE ET PHILOSOPHIE 

 

LA MODE À « LA MODE BAUDRILLARD »

Avec Françoise Gaillard (historienne des idées)

 

LA MODE ET LE TEMPS DU NIHILISME

Avec Francesco Masci (philosophe) 

 

QUI ÉTAIT LE PREMIER ? LES AFFINITÉS ÉLECTIVES DE LA MODE ET DE LA MUSIQUE

Avec Joseph Ghosn (rédacteur en chef du magazine Obsession)

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