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VENDREDI 1ER NOVEMBRE

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LA MAISON HANTÉE - 19H30

"Gangsta Gangsta – Rap, crime, et show-business aux Etats-Unis"

Avec Pierre Evil, journaliste musical

Le 26 août 2017, le rappeur Tay-K, 17 ans, faisait son entrée à la 70ème place du classement des chansons les plus populaires des Etats-Unis avec son premier single, The Race (« La cavale »). Il s’était fait arrêter deux mois plus tôt, le 30 juin 2017, alors qu’il était en cavale et recherché pour meurtre. Deux heures après son arrestation, le clip de The Race était mis en ligne sur Youtube. Entièrement tourné alors que le rappeur était en fuite, sa première image montrait une affiche « WANTED » illustrée de son visage.

The Race a été certifié le 12 janvier 2018 disque de platine (1 million d’exemplaires vendus). Tay-K a été condamné le 23 juillet 2019 à 55 ans de prison. The Race faisait partie des preuves présentées contre lui par le Parquet. Long de deux minutes à peine, ce morceau semble ainsi résumer toutes les contradictions du Rap américains : la violence réelle et sa représentation, le succès de scandale et la punition finale, la créativité et la négativité d’une jeunesse perdue.

De fait, depuis l’apparition du Gangsta Rap, popularisé à la fin des années 1980 par le groupe californien NWA, le rap américain semble inextricablement lié avec le crime : ses plus grands succès parlent de meurtres, de drogue ou de prostitution (comme It’s Hard Out There For A Pimp, des Three 6 Mafia, premier groupe de rap à remporter l’Oscar de la meilleure chanson originale, en 2006).

Ses plus grandes stars ont été des criminels, dealer comme Jay-Z, membre de gang comme Snoop Dogg, condamnés pour agression à l’encontre d’une femme (et morts tous les deux de mort violente) comme 2Pac et XXXTentacion. Depuis quarante ans, la chronique du rap américain semble ainsi se faire autant dans les pages Faits divers que dans les pages Culture

Et pourtant, cette image – largement fabriquée par le rap lui-même – masque une autre réalité : celle d’une culture qui est née dans une société dont l’imaginaire est dominée par la violence et l’injustice depuis des siècles ; et celle d’une scène musicale dont l’extraordinaire vitalité n’est pas due aux exploits criminels de ses figures scandaleuses, mais à leur talent d’auteurs et d’artistes : dans le rap, au bout du compte, seule la rime paie. Du bluesman Leadbelly à Tay-K, de Stagger Lee l’assassin devenu héros folklorique à Rick Ross le dealer devenu héros du rap, Pierre Evil remonte le fil des rapports entre la musique et l’imaginaire du crime aux Etats-Unis.

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"11 septembre, la musique face à la terreur"

Avec Jean-Marie Pottier, journaliste indépendant et essayiste

Telle sera notre réponse à la violence : jouer de la musique avec encore plus d’intensité, plus de beauté et plus de dévouement qu’auparavant», déclara le compositeur et chef d'orchestre américain Leonard Bernstein en novembre 1963, quelques jours après l'assassinat de John F. Kennedy à Dallas. Ces dernières années, le monde de la musique, de l'attentat du Bataclan en novembre 2015 à celui de la Manchester Arena en 2017, en passant par la fusillade du Route 91 Harvest Festival de Las Vegas, a lui-même à plusieurs reprises été l'objet d'attaques meurtrières. À chaque fois, la musique s'est relevée, a ressurgi pour accompagner le temps du deuil et des questionnements, tant elle constitue une réponse essentielle à la violence et la terreur. Pas seulement, même si cela peut être le cas, une réponse au sens d'une réaction tripale ou d'une recherche, parfois simpliste, des causes ; une réponse au sens de l'intégration d'un événement exceptionnel et brutal à un récit, tout aussi bien intime ou national qu'universel. Récit qui nous accompagne, individuellement et collectivement, tout au long des étapes du deuil.

Plus grave attaque terroriste de l'histoire, les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont illustré à la perfection ce pouvoir symbolique de la musique. D'abord stupéfaits et silencieux, voire censurés, face à l'irruption de l'événement, les musiciens se le sont appropriés, dans tous les genres (rock, country, hip-hop, musiques expérimentales, classique...) et sur tout les registres, tour à tour intime, militant, pieux, rebelle ou documentaire. De Bob Dylan à Steve Reich et de Jay-Z à Radiohead, d'un mardi de l'automne 2001 à une soirée du printemps 2011 où le monde a appris la mort d'Oussama ben Laden, Jean-Marie Pottier nous raconte une décennie d'histoire contemporaine par sa musique. Et, à travers elles, comment l'art, aujourd'hui encore, nous aide à tenter de faire sens de ce qui nous paraît insensé

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LA MAISON HANTÉE

10 rue Vian

13006, Marseille

04 91 92 09 40

Entrée libre - Réservation conseillée à resa.pophilo@gmail.com

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